• Easy rider 68.


    Mon mai 68.
    Aucun rapport avec le mai 68 célébré en ce moment.

    C'était au printemps 1968.
    Une affiche vue à Bâle.



    Waouh.
    Eric Burdon avec ses nouveaux animaux,
    Traffic avec Stevie Winwood,
    Cream...
    et Hendrix !
    Un plateau de choix.
    Aujourd'hui ça parait peu, mais Woodstock c'était un an plus tard.
    De chez moi ça fait 150km.
    À Zurich, le 31 mai 1968.

    En France on voyait peu de grands noms de rock étranger,
    surtout pas en province.
    D'ailleurs ça n'intéressait pas grand monde.
    J'étais considéré un peu comme un zombie,
    même par des jeunes de mon âge.
    J'avais juste un copain qui était aussi fou que moi.

    C'était l'époque
    où parce que tu avais ce qu'on appelait alors des cheveux longs
    on fronçait le nez et on refusait de te servir un coca dans un café.
    Oui, moi aussi j'ai connu la discrimination.
    ♫♪♫ Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ♫♪♪

    On n'avait pas beaucoup de moyens,
    mais là, c'était à portée de pétrolette.
    En partant le matin sur la mob, en rentrant après le concert, la nuit, ça le faisait.
    Avec mon copain, ce fut décidé, on irait.
    Les parents l'autorisèrent.
    Je me demande avec le recul s'ils ne voulaient pas se débarrasser de nous.
    En achetant nos billets j'avais même pu récupérer un flyer
    qui longtemps a orné ma chambre.



    Vendredi 31 mai 1968, 8h du matin.
    Vroum, en avant.

    Vitesse de la mob limitée à 50km/h.
    Mon copain avait une Flandria qui pouvait monter à 80km/h, complètement illégal.
    Bien sûr, pas de casque à l'époque.

    On arrive à la frontière franco-suisse, on passe la frontière franco-suisse.
    Vroum, en avant.

    On suit les panneaux verts -> Zurich.
    Une belle route bien large.
    Sympas les voitures et les poids lourds,
    ils nous klaxonnent en nous dépassant.
    Mon copain vient à ma hauteur.
    Son père avait une voiture, donc il connaissait un peu le code de la route.
    Moi j'avais le niveau formation sur bicyclette par la prévention routière à l'école.
    Il avait l'impression qu'on roulait sur une autoroute
    ce qu'on n'avait pensait-il pas le droit de faire
    et expliquait les coups de klaxon des autres usagers de la route.
    Moi j’ignorais les caractéristiques d'une autoroute,
    comment on savait qu'on était sur une autoroute,
    ni qu'on n'avait pas le droit d'y circuler en mob.
    J'étais d'avis qu'on pourrait quand même continuer comme ça jusqu'à Zurich.
    Mon copain, non.

    À la sortie suivante on a donc pris la direction de -> Zurich
    en suivant les panneaux bleus.
    Je vous le dis au cas où vous iriez une fois en Suisse à mobylette.
    En Suisse, autoroutes, panneaux verts,
    route principales, panneaux bleus.
    L'inverse de la normalité française.

    Promenade tranquille
    jusqu'au moment où la mob de mon copain a commencé à avoir des ratés.
    On s'est arrêtés.
    Mon copain a essayé de comprendre ce qui lui arrivait.
    Il n'a pas compris.
    On était juste à côté d'une petite gare.
    Un sympathique chef de gare auquel nous avons expliqué le but de notre voyage
    nous a proposé de laisser nos montures chez lui
    et de prendre un billet de train pour l'omnibus qui allait à Zurich.
    Ce que nous fîmes, nous n'avions de toute façon pas le choix.
    On n'allait pas rater le concert pour un problème mécanique.

    Nous sommes arrivés à la gare de Zurich vers 16h.
    Pas le temps de visiter la ville.
    Mais seul le concert nous intéressait, alors ce n'était pas grave.
    Immédiatement cherché le tram qui pouvait nous amener au Hallenstadion.
    Nous y arrivâmes.
    Bien en avance.

    Curieusement il y avait une centaine de petites chaises
    genre tabouret de pêcheur à la ligne.
    Mais nous on était comme la plupart des jeunes
    (tiens, oui, on était combien... 600 ou 700 kids, c'était il y a longtemps, je sais plus trop...)
    agglutinés devant la scène.



    Le concert commença à l'heure, la précision suisse.
    J'étais là.



    Je sais, on ne me voit pas bien,
    pas comme lors de mon passage 2 ans plus tard au festival de l'Île de Wight.
    http://www.bludog.fr/overblog/bludog.over-blog.com/article-god-damn-it-103751966.html

    Les groupes défilèrent.
    Trop de groupes pour 4 heures de concert.
    Et Cream avait été remplacé par John Mayall & the Bluesbreakers.
    Déception.
    Aujourd’hui je regrette de ne pas les avoir mieux appréciés.
    Des jeunes qui voulaient voir les musiciens de plus près grimpaient sur scène
    où ils pensaient pouvoir approcher leur idole.



    Mais ils étaient immédiatement récupérés par la Schuggerei (les keufs suisses)
    qui les évacuait.



    Puis, à 23h15 Jimi apparut pour une petite heure de musique.
    Waouh, l'extase.
    ♫♪♫ 'Cause I'm a voodoo child, voodoo child, Lord knows I'm a voodoo child ♪♫♪

    Une fois le concert terminé je n'ai pas compris ce qui se passait.
    Tout le monde s'est mis à casser les quelques chaises de pêcheur à la ligne.
    Probablement une tradition suisse.





    À côté de moi j'ai entendu un jeune Suisse qui tout en cassant une chaise disait
    "– L'année dernière c'était mieux avec les Rolling Stones".
    Moi j'étais trop timide pour casser une chaise,
    mais j'en ai quand même récupéré un barreau comme souvenir.
    J'ai pu sortir sans être inquiété,
    mais un petit malin qui voulait emmener une chaise non cassée
    a été obligé de la rendre à ce qui devait être le concierge du vélodrome
    (parce que le concert se déroulait dans un vélodrome couvert).

    On sortait d'un concert qui s'était déroulé dans la chaleur le 31 mai 1968.
    On était en sueur, j'avais soif.
    Tout était fermé.
    On se retrouve à la gare.
    Non seulement le buffet de la gare était fermé,
    mais plus de train avant tôt le matin.
    Aucun distributeur automatique.
    Ou plutôt si.
    Un distributeur de cartons de lait.
    Je ne peux pas boire de lait nature !
    Mon copain si, lui n'avait rapidement plus soif.
    Moi si, j'avais la gorge sèche, sèche.

    On est alors sortis de la gare prendre l'air et on est restés à regarder le parvis.
    On n'était pas seuls, plein de jeunes ne pouvaient pas rentrer chez eux.
    Au bout d'une heure,
    je n'ai pas compris pourquoi,
    certains éléments déchaînés ont commencé
    à emprunter tout ce qui se trouvait sur un chantier devant la gare
      pour casser des vitrines,
    taper tout ce qui pouvait se taper,
    même les distributeurs automatiques de cartons de lait
    ont été démolis pour pouvoir se servir gratuitement.
    La violence eut donc quand même un côté positif pour certains.



    Au bout d'une demi-heure sont arrivés des cars remplis de policiers matraque au vent
    qui se sont mis à poursuivre ceux qu'aujourd'hui on appelle les black blocs
    et une fois rattrapés à les jeter dans les véhicules prévus à cet effet.
    Les black blocs n'ont rien inventé.


    Comme ça ils ont l'air de jouets pour enfants sages,
    mais quand ils sortent leur matraque
    on comprend tout de suite qu'ils ont suivi une bonne formation.

    Nous on se tenait à carreau.
    Hé, on était largement pas majeurs.
    Je ne me rendais plus compte que j'avais soif.
    Au bout d'une heure ça s'est calmé.

    Bientôt il fut 5 heures.
    Le buffet de la gare a alors ouvert.
    Aaaaaaah...

    Puis nous avons acheté des billets pour aller,
    moi récupérer ma mob et rentrer chez moi,
    mon copain récupérer sa mob pour la charger dans le train
    et l'emmener jusqu'à Bâle.
    Une fois rentré je devais passer chez les parents de mon copain
    pour que son père, excellent bricoleur,
    aille à Bâle pour le dépanner.
    Parce que c'était pas évident de faire passer la frontière dans un train
    en plein mai 68
    à une mob pas aux normes en panne... 
    Un coup à se la faire démonter pour chercher des lingots d'or.
    Ce que donc je fis et le géniteur fonça à Bâle.
    Je me rappelle très bien qu'il avait suffi de nettoyer la bougie de la mob
    et mon copain put rentrer seul sur son fier destrier.

    En rédigeant l'article j'ai googlé pour trouver,
    mais je n'y croyais pas vraiment,
    des documents sur cet événement.
    Je ne dois pas être le seul à avoir pris une grande claque ce jour-là.
    Incroyable.
    Il y a un site qui est entièrement consacré au concert.
    Oui monsieur.
    http://monsterkonzert.blogspot.com
    Bon, il est entièrement en allemand.
    En même temps on ne devait être que 2 Français dans la salle.





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  • Pierrot.


    Elizabeth Q. m'a accompagné depuis tout petit.
    Pierre Bellemare aussi.



    C'est en 1959 que j'avais vu pour la première fois son nom
    dans le journal Pilote qui venait de commencer à paraître.
    À l'époque plus un illustré pour enfants que pour ados boutonneux.
    Lancé grâce à l'aide de ce qui s'appelait à l'époque Radio Luxembourg,
    on y trouvait certaines grandes signatures de la station.


    Marcel Fort,
    Jacques Bénétin, Pierre Bellemare,
    Jean-Paul Rouland, Zappy Max.

    Les jeux de l'antenne étaient adaptés pour le média imprimé,
    mais il y avait également des jeux originaux imaginés pour le journal.
    Par les frères Rouland,
    mais aussi par une autre signature que je découvrais alors, oui,
    par Pierre Bellemare.

    Pierre Bellemare c'était les énigmes.
    Il avait inventé l'inspecteur Robillard.
    D'abord de petites histoires illustrées par le dessinateur Moallic
    (le dessinateur qui plus tard dessinera Ludo dans Pif)
    où il fallait trouver un indice pour résoudre une énigme.


    – Cliquer sur l'image pour l'agrandir –


    Puis plus tard une "vraie" BD
    qui se terminait non pas comme d'habitude
    en bas de page par une accroche scénaristique
    (Oh, mais comment notre héros va-t-il se sortir de ce guet-apens?)
    poussant à acheter l’illustré la semaine suivante,
    mais par une énigme à résoudre
    qui permettait à l'histoire de continuer dans le numéro suivant.
    C'était la première page que je lisais.
    Très pratique, l'histoire se trouvait toujours sur la dernière page du magazine.
    J'aimais beaucoup.


    – Cliquer sur l'image pour l'agrandir –


    Et l'originalité de ces jeux c'est que contrairement aux énigmes des autres illustrés
    où l'inspecteur, le commissaire, le détective ou le journaliste
    démêlait seul le fil de l'intrigue,
    l'inspecteur Robillard n'arrivait jamais à résoudre l'énigme.
    C'est moi (et les autres petits lecteurs) qui lui était supérieur.


    Ensuite j'ai suivi Pierre Bellemare à la radio,
    puis à la télé quand enfin elle prit place dans notre séjour.

    La dernière fois que j'ai vu Pierre Bellemare
    c'était dans l'émission anniversaire de Groland,
    "Top 25 GRD",
    où il s'autopariodait en conteur.

    Ça m'avait fait un drôle d'effet.


    Avril 2018


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  • FDM



    Pour changer du cendrier en pot (peau?) de yaourt pour maman fumeuse.


    Quoi de plus charmant que d'offrir à sa maman
    une belle carte de vœux.
    Il en existe un très grand choix,
    à vous de choisir la bonne.

    En voici quelques jolis spécimens.










    J'ai du mal à lire le texte,
    vous peut-être aussi.
    En voici la teneur :
    " Je t'aime maman. PS: Pense à me décongeler "



    Si aucune carte ne vous plaît, c'est à désespérer.
    Vous ne méritez pas votre maman.

    Et maintenant un message pour les mamans qui pourraient être déçues
    (je n'arriverais pas à m'expliquer pourquoi)
    par la carte qu'on vient de leur offrir.
    Si vous n'appréciez pas votre carte,
    promenez-vous donc avec ce joli sac.



    Ou avec ce beau t-shirt.



    Si vous le prenez assez grand vous pourrez même le prêter au papa.

    Le grand déballage pourra alors commencer,
    la parole se libérera.
    #CeQueJeVoulaisToujoursTeDire
    Les repas de famille vont être bien moins ternes.




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  • Amis du cyclisme, bonjour.






    C'est pas faux.


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  • Elles sont malgré tout venues.


    On ne les avait donc pas prévenues ?

























    Ben non, vous avez fait tout ça pour rien mesdames.
    IL n'était pas là.



    Enfin non, pas tout à fait pour rien.
    NOUS étions là.
    Et cette année on était sur un pied d'égalité avec lui.
    On aura eu droit à la même chose que Harvey cette année.
    De la photo et de la vidéo.

    -+-

    Ben, qu'est-ce qu'il t'arrive François ?
    Tu frises l'apoplexie ?



    Ah oui, c'est vrai, toi aussi.
    Calme-toi François, calme-toi.
    Souviens-toi de Félix Faure.







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